Nous avons été éduqués dans une société où il ne fait pas bon exprimer ses émotions (cela tend à changer de plus en plus), même la joie parait parfois suspecte! Alors au fur et à mesure, nous pensons qu’elles ne sont pas belles à voir, pas bonnes à ressentir et nous nous sentons vite dépassé(e )s par tout cela.
Et pourtant, nos émotions sont le signe de la vie en nous, c’est à la fois une manifestation de notre corps de ce que nous percevons de l’extérieur et une expression de ce qui se passe à l’intérieur vers l’extérieur. C’est ce qui nous met en mouvement, ce qui nous met en lien avec notre environnement et les autres. Rattaché au mot latin emotionem : émouvoir, il est apparu seulement au XV ème siècle, indiquant d’abord une révolte du peuple.
Alors oui, parfois çà bouge fort à l’intérieur de nous…nous pouvons être surpris(e ), ne pas savoir comment gérer la situation et être déstabilisée par le regard des autres (où ce qu’on pense du regard de l’autre). Nous sommes souvent tiraillé(e ) entre vivre l’émotion et l’arrêter parce que ce n’est pas le moment.
Ce qui nous fait souffrir, c’est davantage le mental qui court-circuite que l’émotion en elle-même. Bien sûr les émotions ne sont pas toujours confortables et notre cerveau cherche à nous mettre en sécurité mais osons lui dire : « laisses moi un peu de temps et crois en moi, je reviens différemment »
Qui n’a jamais crié sur son compagnon ou ses enfants le soir en rentrant alors que toute la journée nous étions agacés par nos collègues ou un ami au téléphone et que nous n’avons rien dit…Si on ne laisse pas exister nos émotions, elles peuvent revenir ailleurs, d’une autre manière. L’idée c’est de pouvoir prendre conscience de ce qui se passe en nous. Parfois on ne peut pas exprimer l’émotion sur le moment mais se laisser la possibilité de l’exprimer à un autre moment.
La sophrologie nous invite à les observer comme des informations importantes que notre corps nous transmet. Avant de la nommer, nous avons des signes physiques (sueur, palpitation, picotements dans le ventre…). Localier dans le corps, la laisser prendre sa place, accepter que durant un moment, nous ne contrôlons plus les choses au niveau mental. Une émotion, c’est l’expression d’un besoin auquel nous n’avons pas répondu (ou totalement à l’équilibre pour la joie). Accueillir une émotion, c’est accueillir une part de vulnérabilité en nous.
En séance de sophrologie, par l’accompagnement du sophrologue, s’autoriser à pouvoir ressentir l’émotion, sans vouloir la cacher, ni la faire partir vite. Une fois le travail avancé, on peut aller voir ce dont il s’agit, nommer, faire la différence entre deux émotions, sentir la nuance… Et tenter de voir comment y répondre.
La sophrologie nous invite à nous connecter souvent à nos émotions, à les laisser nous habiter. Le rituel de la météo intérieure permet de faire le point régulièrement sur comment nous nous sentons, ce peut être avant et après une action, un exercice de respiration… Avec les enfants, nous explorons les émotions comme si nous partions à la découverte d’une ile, un espace à explorer pour y trouver des détails mais aussi des trésors.
La roue des émotions est un support très intéressant pour mieux repérer la diversité des ressentis et des nominations.